Apres Chair Interdite, l’auteure franco-belge Diane Ducret revient avec une comedie dont le titre pourrait interpeller les lecteurs d’ici : L’homme ideal y a.
Il va i?tre quebecois. L’histoire : une Parisienne rencontre un Quebecois et decide de le suivre dans le pays ou elle vit votre veritable choc culturel, sur fond de reflexion sur les sentiments. Car l’ecrivaine a plein de trucs a dire i propos des relations amoureuses, surtout entre la France et le Quebec. Entretien.
C’est quoi le cliche de l’homme quebecois, en France ?
On se le represente comme tri?s, proche une nature, avec des valeurs simples, une beaute plus naturelle – plus viril que ce qu’on est en mesure de voir a Paris comme. Ce n’est jamais un cliche negatif, plutot votre fantasme. C’est flatteur tel representation : on a une belle image des Quebecois, comme 1 graal perdu chez nous. Pour le physique du personnage masculin, j’ai imagine Roch Voisine ! Le mec qui chante l’amour, sans le caractere macho ou le temperament latin. Je joue avec les cliches, mais c’’est la Francaise qui est ridicule a la fin, jamais le Quebecois. Ce livre, c’est une declaration d’amour au Quebec.
Pourquoi avoir choisi de traiter la question de la seduction ?
Cela n’y a jamais eu autant de celibataires dans l’Histoire qu’aujourd’hui en Occident, votre n’est pas un phenomene banal ! On a tort de le juger indigne d’interet, c’est une question interessante a traiter. Si notre roman reste une comedie, la fin la depasse : c’est la femme face a ses difficultes a taire ses propres peurs et ses ideaux, pour finalement reussir a lacher prise et etre heureuse en amour. Qu’on soit homme ou femme, on laisse passer de splendides histoires avec la peur. Arriver a exprimer plus ses envies et desirs que ses craintes – que votre soit avec la parlure quebecoise ou en parisien pointu -, c’est peut-etre la meilleure chance que ca roule.
Dans la relation amoureuse, quelles paraissent les differences entre la France et le Quebec ?
Nous des Francais, avec notre cote latin, on adore s’engueuler. C’est presque un sport ! Au contraire, les Quebecois n’ont nullement un mot plus haut que l’autre et n’aiment nullement le conflit. Dur de s’engueuler avec un Quebecois – alors qu’avec 1 Parisien, il faut juste s’arreter dans l’escalator ! Mais a force d’eviter le conflit, on ne sait plus trop ce que la personne pense, si elle est d’accord ou gui?re. C’est perturbant : les Quebecois parlent sans detour des trucs du quotidien, et en meme moment ils ont tendance a ne senior sizzle profil point penser ce qu’ils pensent vraiment. Mais ce paraissent juste mes impressions. Je n’ai pas la pretention d’avoir decode le Quebec.
Un couple franco-quebecois, ca peut fonctionner a long terme d’apri?s vous ?
J’imagine que oui, c’est plutot un delicieux match. Face a un(e) Francais(e) qui va s’emporter – souvent pour rien -, un(e) Quebecois(e) va apporter un aspect plus pragmatique. Ca donne quelque chose encore serein, equilibre. Ce cote qui ne cherche jamais a s’imposer, etre macho, payer l’addition a bien tarifs, ca apaise. Et en aussi temps libre, sortir avec un(e) Francais(e), ca met legerement de piment ainsi que passion ! Et le caractere pragmatique peut aussi etre negatif. Par exemple, nos dates ressemblent a des castings : on se fait demander votre qu’on crois d’la fidelite, quand on veut des enfants, etc. En France ca serait impensable, il faut d’abord essayer de seduire.
A quel point est-ce que le roman est tire d’experiences personnelles ?
J’ai frequente Plusieurs Quebecois amicalement et professionnellement, mais gui?re intimement. Ca reste une fiction, aussi si j’ai vecu certains echanges et quiproquos que je relate au livre, principalement autour d’la langue. Un Quebecois et une Francaise peuvent passer une soiree ensemble et enfin se quitter sans avoir vecu du tout la meme soiree ! Au point ou J’me suis demande a J’ai fin d’un diner avec un homme : « Qu’est-ce qu’il s’est passe en fait ? Je ne suis gui?re sure qu’on se soit vraiment compris… Qu’est-ce qu’il croit de moi ? » J’ai aussi nombre echange avec les amis quebecois sur les sentiments, le celibat…
Notre Quebec, vous en retirez quoi en tant que Francaise ?
Ils font une vraie richesse emotionnelle, une poesie au langage, et un regard positif concernant l’autre qu’on n’imagine gui?re trop en France. Chez nous, quand on rencontre un quidam, on crois forcement de maniere strategique, on se devoile jamais. On joue quelqu’un qu’on n’est gui?re, on s’enferme bon nombre au sein d’ une representation – aussi bien au milieu professionnel que dans les relations amoureuses. C’est moins fort chez vous. Ce cote plus direct du Quebec, ca m’a seduit. Et des Quebecois ont une sorte de pudeur, une delicatesse dans l’expression des sentiments que j’ai trouve tres charmante et poetique. D’ou le titre du livre !
L’homme ideal existe. Il semble quebecois, de Diane Ducret